Proposition de loi sur la mortalité infantile : trêve de parlementerie

27/05/2025

  Une proposition de loi portée par le député Paul-André Colombani, membre du Parti de la Nation Corse (PNC), a été adoptée à l'Assemblée nationale par 97 voix contre 4. Les seuls opposants se retrouvent (quel hasard) au sein du groupe des macronistes, « Ensemble pour la République ».

  Cette initiative s'inscrit dans un contexte particulièrement alarmant : celui de la mortalité infantile en France qui connaît une augmentation continue depuis plus d'une décennie. Le taux, qui était de 3,5 pour 1 000 naissances vivantes en 2011, a atteint 4,1 ‰ en 2024 (1). Ce chiffre place désormais la France parmi les pays les moins performants d'Europe occidentale en matière de santé néonatale (2).

  Parmi les causes avancées dans le rapport présenté par Paul-André Colombani, la fermeture progressive des maternités est particulièrement pointée du doigt. Colombani indique sur ce point que « 900 000 femmes se trouvent à plus de 30 minutes d'un centre d'accouchement, et pour moi, ce n'est pas acceptable » (3)

  Le nombre de maternités a en effet fortement chuté : de 1 369 en 1975, la France n'en compte plus que 464 aujourd'hui (4). Cette raréfaction, couplée à l'éloignement des structures, contribue à l'augmentation des risques obstétriques.

  Le texte voté propose un moratoire de 3 ans sur la fermeture des petites maternités, avec plusieurs mesures concrètes :

  Dans son rapport, Paul-André Colombani souligne que le soutien aux petites maternités est essentiel : « Elles ne sont pas forcément synonymes d'insécurité, à condition que des moyens pour les soutenir soient effectivement déployés. » Parmi les propositions concrètes, on retrouve le décloisonnement entre médecine libérale et hospitalière, la diversification des missions des professionnels de santé, et l'amélioration des dispositifs de formation (5).

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  Mais au-delà des chiffres et des rapports, il est impératif de reconnaître que la hausse de la mortalité infantile est un phénomène multifactoriel. Outre la fermeture des maternités, des facteurs tels que le recul de l'âge du premier enfant et l'âge avancé des mères sont impliqués dans cette tragédie (6). Cela sans compter le nombre d'avortements qui déciment des générations entières de Français.

 Dans ce cadre, le rapport du député Colombani sur cette proposition de loi éclaire la nécessité d'une action résolue de l'État pour soutenir les petites maternités de proximité, véritables remparts de la santé maternelle et infantile. La remise en cause de leur présence sur le territoire, notamment en zone rurale, est le témoin de l'insanité mentale de nos gouvernements. Cette volonté récurrente de faire peur aux citoyens, de décourager les parents, de les mettre en difficulté, nous est bien connue.

  L'inaction persistante et intentionnelle de l'État conduit à un désastre. Si l'initiative de Colombani peut être saluée comme une tentative de freiner la fermeture des petites maternités, elle demeure insuffisante vu l'extrême urgence de la situation. Elle n'est qu'un sursis, une tentative de freinage désespérée, un bref instant de répit. Mais elle ne peut, à elle seule, endiguer, et surtout renverser, le phénomène. Pire, elle pourrait laisser croire que le système et nos chers députés se préoccupent de la natalité et du combat démographique alors qu'il n'en est rien.

  Au-delà de la parlementerie, il y a l'action.

  Une action, non pas faite de demi-mesures internes à un système résolument mortifère, mais une action faite de décisions audacieuses, volontaires et déterminées. L'État doit intervenir vigoureusement pour soutenir la maternité : en offrant des aides aux familles, en soutenant les petites maternités et les initiatives en matière d'accès à une prise en charge décente, et en renforçant les structures de proximité. 

   Dans ce cadre, la reconquête de l'Etat est donc une priorité absolue.

   C'est à ce prix seulement que les familles pourront vivre en sécurité à la campagne, loin du rythme effréné des villes, où le poids des contraintes économiques et sociales étouffe les projets familiaux, où la pression d'un monde déraciné, consumériste et cosmopolite brise les couples et les hommes.

  Le système actuel œuvre à concentrer les individus dans ces villes saturées, où la violence de l'étranger, la précarité, les idéologies de mort et l'anonymat règnent en maîtres.

  Dans ces espaces déshumanisés, les enfants sont confinés dans des parcs réglementés, lorsqu'ils n'errent pas sans but sur des terrains de sport artificiels, dans les rues dépravées d'Internet, ou sur les terrains vagues occupés par la racaille.

  L'horizon ? Une barrière de HLM, une rue embouteillée, des parcs grillagés, des caméras de surveillance.

  Les passants ? Des autres, des visages défigurés, parfois ni homme ni femme, des anonymes, et les fantômes d'un peuple grandiose.

  L'avenir ? Des projets écologistes et inclusifs portés par des gros maires tyranniques et socialistes.

  La maternité ? Un embarras, un fardeau, un risque. L'enfant ? Non désiré, jetable. Les familles ? La cible à abattre.

  Cela n'est plus acceptable.

  La nation pour laquelle nous nous battons est une nation de familles, de clochers, de villages, de soleil, où l'avenir c'est la vie. C'est dans ces lieux que la vie prend racine, que les enfants grandissent en sécurité et que l'avenir se construit sur des bases solides.

  Notre rêve, assumé et même revendiqué, est bien celui d'un âge d'or blanc, rural, familial, viril, triomphant du chaos de la pseudo-modernité, dont le masque tombe déjà alors que son incompétence apparaît au grand jour. 


Hilda Lefort


  1. INSEE, "Indicateurs de mortalité infantile", 2024. https://www.insee.fr/fr/statistiques/6478214

  2. INED, "La mortalité infantile en France : une détérioration préoccupante", 2022. https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/mortalite/

  3. Corse Net Infos, « Pour lutter contre la mortalité infantile, Paul-André Colombani veut un moratoire sur la fermeture de maternités », 9 avril 2025, [en ligne] : https://www.corsenetinfos.corsica/Pour-lutter-contre-la-mortalite-infantile-Paul-Andre-Colombani-veut-un-moratoire-sur-la-fermeture-de-maternites_a83958.html

  4. Alliance Vita, "Mortalité infantile : la France à la traîne en Europe", mars 2024. https://www.alliancevita.org/2024/03/mortalite-infantile-en-france/

  5. Rapport du député Paul-André Colombani, Assemblée nationale, 2025.

  6. Egora, "Hausse de la mortalité infantile : quelles causes ?", 2024. https://www.egora.fr